L’artichaut est un chardon domestiqué et cultivé, une double bonne raison de l’aimer. Sa fleur est aussi belle que son coeur est bon.
Mais lequel choisir ? Le camus de Bretagne, le vert d’Italie, le Castel, le Macau, Le Tudela, le violet de Provence, Catanais ou Romanesco (et je sais j’en oublie) ?
Sur un étale de marché, ma gourmandise hésiterait au rythme des saisons. Mais là, le breton, c’était une évidence.
Plus exactement Le Camus de Bretagne, c’est le plus gros, le plus rond, vert tendre, qui s’effeuille avec gourmandise en trempant généreusement les feuilles dans la vinaigrette, jusqu’à atteindre le duvet et découvrir le fond.
Petite je glissais ma fourchette sous l’assiette pour être dans des conditions optimales pour profiter de l’onctueuse vinaigrette, qui est peut-être à la feuille d’artichaut ce que le beurre à l’ail et au persil est à l’escargot : essentiel. Je me régalais de ce minutieux et gourmand dépeçage et me délestait assez volontiers du fond qui m’amusait moins. Petite seulement. Aujourd’hui voisin, voisine de table, ne comptez plus dessus !
Alors pourquoi le breton ? Pour Dominique et Georges, mes bretons de cœur, qui aiment dans le désordre le vent, le granit, l’air iodé, les bains toniques, l’horizon, la mer et ses marées bien sûr, le retour de pêche au port, le homard, les galettes et le beurre salé et qui ont le bec très fin.
Ils ont pointé leurs bouts du nez d’ouest en sud-ouest et je n’ai pas résisté à leur cuisiner un artichaut en papier. Il me tarde maintenant de retourner sur leur ‘ile’ pour en reparler avec eux, attablés ensemble autour de bons plats made in Breizh.
Merci Dominique et Georges, c’était bon de vous voir, contre vents et marées !!!
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